Histoires et Littérature de bonheur2025-11-04T22:08:40+02:00

Les Petites Histoires

L’âme agit, même ici – The Poème en soufflé Collection (Episode #2)

L’âme agit, même ici – Vers énergisants

En l’air,

dans l’eau,
À terre,
dans l’vent
Tu vis.

Tu expériences

la voie terrestre
illusion gigantesque
Tes sens
t’orientent et
limitent ta vérité.

Qui tu es ?

Pourquoi toi ?
Comment faire ?

L’oubli guide

ton aventure.
Ton âme en exil
flotte loin
du fragile.

Elle attend

ton éveil.
Tes efforts
et ton désir
de retrouver
ton essence.

Ici et ailleurs

l’esprit
dort dehors.
Hors du leurre,
tu lies et relies.

Le sens

maîtrise tes sens.
Ton désir créé
ta quête.

Le monde reflette

ton parcours
de jeu.

Jusqu’à ce que

tu souhaites
en changer.
L’âme agit.

L’âme agit. Même ici.

Un jour, on ne se détestera plus – The Pier Ave Collection (Episode #3) 

Bonjour à vous,

Pour cette nouvelle saison des petites histoires, The Pier Ave Collection, j’ai gardé l’authenticité et la fréquence énergétique joyeuse, si profondément humaine, qui habitent dans ces histoires de bonheur. J’y ai rajouté un soupçon de vérité : les situations, les mots, les désillusions qui nous font avancer sont tous entrés dans ma réalité.

Ce que vous allez lire ci-dessous n’est pas une fiction. C’est ma réalité. Ma perception de celle-ci. Elle décoiffe un peu le cœur… mais bon, la Lumière est toujours là.

Belle balade dans les sentiers de l’amour.

“Maman, j’ai bien réfléchi et je n’ai plus envie d’être juif.”

Tu connais cette phrase qui te fait l’effet d’une balayette derrière la nuque ? J’imagine, l’espace d’un instant, les corbeaux de mangas dessinés au-dessus de ma tête, chargés de jugements.

Nous sommes en route pour la piscine. Le soleil brille de mille feux sur l’une des plus belles villes du comté de Los Angeles. Je garde le silence en marchant. Toi, tu me fixes. Tu attends une réaction, qui ne viendra qu’une fois que je me serai reprise en main.

Nous approchons. L’océan nous accompagne sur la droite. Comme j’aime cet endroit. Ocean Drive est encore vide : rien que l’essentiel, le ciel, les arbres et l’eau.

C’est là que tu reprends, las d’attendre que je parle :

“Tu comprends, maman… moi je sais qu’on est gentils, et que ceux qui nous veulent du mal ne nous connaissent pas et, qu’il ne faut pas leur en vouloir, comme tu dis. Mais moi, je veux vivre ma vie.

Je n’ai pas envie de cacher qui je suis.

Et quand je le dis, je vois bien que tu as peur. Tu répètes sans cesse : Ne raconte pas qu’on mange cacher. Ne dis pas d’hébreu dehors. Ne réponds pas si on te demande à l’école si tu es juif. Moi, je ne veux pas vivre en n’étant pas moi.”

Et hop, une gifle — celle-ci en plein visage,

doublée pour la peine. Décidément, ce matin, la pleine lune doit bien être en rétrograde, coincée quelque part entre Pluton, Saturne, Mercure et tout le tintouin.

P… retiens-toi.
“Punaise…” je souffle doucement.

Le moment est passé.

Tu cours déjà dans les couloirs de l’hôtel que nous aimons tant, ce petit terrain de luxe qui nous sert de refuge. Je t’appelle pour te rappeler de passer aux toilettes avant d’aller retrouver ta précieuse amie Aurora.

Des embrassades, quelques boutades et un smoothie au peanut butter plus tard, ton plongeon dans l’eau salée et chlorée me tatoue un sourire immense au visage.

Que je t’aime. Je te le répète vingt fois par jour, mais c’est vrai. Putain, qu’est-ce que je t’aime.


En marchant vers la voiture, nos shorts et tee-shirts encore trempés par nos maillots, je toussote comme pour annoncer mon discours. L’instant est doux. Je prie pour que mes mots soient justes, respectueux, portés par une bonne intention. Je me lance :

“Mon amour, tu es déjà ce que tu veux être. Si tu ne veux plus dire ou être juif, alors soit. Mais pose-toi une question : Est-ce parce que toi-même tu n’aimes pas cela ?

Ou est-ce à cause du regard des autres ?”


Non maman, moi j’aime être juif. Ça ne me dérange pas. J’adore manger les pâtes bolognaise du shabbat. Et parfois, le couscous de mamie. J’ai bien quand on fait le motsi et qu’on doit un bout de pain à notre petit toutou. Et même si c’est long, j’aime faire la prière des bougies, et celle des mains.
Ah bon ?
Ben oui, c’est sûr ! Tu te rappelles, la dernière fois, quand on n’a pas mangé de viande pendant longtemps, pour envoyer de l’énergie aux personnes juives qui ont souffert ?
Oui mon amour, la semaine de Aiguin, avant Tisha Beav.
Ben j’étais fier, comme à Pessah quand on ne mange pas de pain.
Je ne savais pas…
Ben oui ! Moi j’aime être juif, en fait. Et j’aime Israël. C’est tout faux, ce qu’ils disent.
Ah ça…
Et puis, il y a Dieu. Moi, maman, je l’aime. Je l’aime très fort. Je sais qu’il m’envoie plein de miracles.
C’est un privilège, mon cœur, de savoir nourrir ton lien avec ton âme et la Lumière. Et ce n’est pas réservé aux juifs, mais à toutes les personnes qui choisissent de partager l’amour, la beauté, la bonté dans ce monde.
Oui, oui, je sais. Maman, regarde, un magasin Sanrio là-bas !

Inutile de préciser que nous avons fait un détour par Kuromi, My Melody et Cinnamoroll avant de rejoindre la voiture. Tu fais de moi ce que tu veux — et de mon portefeuille aussi.

La journée s’est déroulée sans encombre.

Une douche délicieuse, un bon repas. Tu n’as même pas râlé en remplissant les deux pages de ton cahier de vacances. Moi, j’ai avancé sur mes projets, le nez plongé dans mon Mac jusqu’à 19h30.

Au moment d’aller au lit, tu as cligné de tes yeux malicieux. J’ai cédé, t’invitant à dormir avec moi dans ce grand lit de deux mètres que j’occupe trop souvent seule.

Je t’ai embrassé le front

et répété pour la centième fois que je t’aime. Et toi, dans un souffle mêlé de peine et d’espoir, avant de plonger dans le sommeil, tu as murmuré :

“Maman, je vais rester juif. Comme Moïse, et comme Jésus. Je vais aussi continuer d’être moi. À aimer tout le monde. Et à m’aimer moi aussi. Surtout. Tu sais pourquoi ? Parce que je suis certain qu’un jour…

Un jour, on ne se détestera plus.”

I Will Be One Of Yours

I Will Be One of Yours

On November 6th, 2024, in a post office in Torrance, in the South Bay of Los Angeles, Gabriel and I carried a large and heavy box. Inside was a 777-page document destined for a very special office in Texas. I had spent the previous two weeks creating it — adding letters, photos, and evidence. I had organized it carefully, with a table of contents and bright post-its.

A year later, I can say that this project — and the courage to send it — brought us back here. In the midst of sun and sparkles, nature and success, we have carved our path. All our efforts are bearing fruit. I feel deeply blessed.

By sharing this story, I want to remind you: never, ever give up on something your heart truly desires. Even if you feel you’ve failed too many times trying. Even if you sometimes feel unfit or not enough. If it lives within you, it exists for a reason — because it is already waiting for you somewhere out there.

As for us, new challenges are rising. They are no smaller, nor easier, than last year’s project. And you know what? We’ll rock them — in our own divine timing, in our own sacred way.

I wish you a blessed day.

Gardons la pêche – The Green Valley Collection

Stay Peach ou Gardons la pêche

Vous souvenez-vous de l’histoire des pêches de Pipo ? Je l’avais partagée ici même, il y a quelques années. Elle racontait comment, avec tant d’amour et si peu de moyens, mon grand-père nous régalait.

Ce souvenir avait suscité de si jolis retours de votre part. Tant d’âmes, nostalgiques de leurs propres trésors d’enfance, avaient confié à leur tour les pépites chères à leur cœur. Vous aviez évoqué l’odeur du couscous, les sandwichs aux boulettes enveloppés de papier aluminium sur la plage, la douceur des balades matinales au marché, les rires enjoués de nos adorables aïeux, qui ne mâchaient pas leurs mots. Vos éclats de joie nous avaient offert tant d’amour. Je garde de ces échanges le goût simple et vibrant d’une époque vivante.

Le temps a passé, voyez-vous, et j’ai laissé un peu de côté les petites histoires de bonheur pour me consacrer à un plus grand cahier. Je n’ai pourtant jamais cessé de vouloir vous parler, vous faire rire, vous emmener dans les contrées lointaines de nos souhaits et de nos moments choyés. Il n’y a pas de plus beau cadeau que celui que je me fais lorsque je pose des mots capables de bercer vos émotions. C’est là que résonne toute l’essence de ma vie — ou du moins, c’est ce que je ressens, tout au fond, dans le calme profond de mon moi.

À l’heure où je vous écris, nous sommes à nouveau partis. Je cours, à mon rythme, afin que tout prenne sa place sans que je m’oublie. Je me questionne sur la suite — la suite de notre histoire, et celle de ma carrière. De quelle couleur sera-t-elle ? Saurez-je me réinventer ? Mes engagements passés doivent-ils être ressuscités si je n’en ressens plus l’élan, du moins sous la même forme ? Dans le brouhaha, je fais taire les doutes. Je suis désormais certaine d’être guidée, en temps et en heure, vers le bonheur.

Au milieu des palmiers californiens, dans cet havre de paix où nous avons posé nos valises, où tout est joli et bien rangé, je découvre, dans la salle de bain, une peinture à la Magritte.

Ronde et juteuse, elle n’est pas de celles qui sont fausses ou parfaites. Sur une toile longue et tranquille, je la vois me sourire. Inoubliable tant elle est délicieuse. Les traits de l’ombre de sa nature me font un clin d’œil éloquent. Elle porte le soleil et révèle le secret divin : Pipo est là, avec moi. Tout ira bien. Et elle me signale que je ferais bien de reprendre, là où j’avais laissé, mes derniers mots de bonheur.

Sous elle, je lis : « La pêche ».

À vous.


À nos grands-parents chéris, fidèles gardiens.


Et à la prochaine affaire.

D’ici là : gardons la pêche.

Retrouver une affaire de pêches ici 

Jamais, Jamais Tu Ne Seras Seule – The Poème en soufflé Collection (Episode #1)

Parfois

Parfois je me laisse seule,
le temps d’apercevoir
les démons qui me nuisent
sortir de leur antre noire.

Je les regarde pour les comprendre,
je déchiffre leurs avides plaisirs,
quand mes méninges s’égarent en méandres.

Ils se nourrissent de mes peurs,
dévorent ma confiance.
Moins je bouge, plus ils gagnent.
Plus je rêve, moins ils m’épargnent.

À droite, j’esquive une vieille angoisse.
D’en haut, je fuis un amer remords.
Et quand Satan s’agace,
pugnace devient ma prière.

Giflés en pleine tête,
les petits diables, en bas, craquent.
J’allume la Lumière,
tandis que je berce mon âme :
« Jamais, jamais, tu ne seras seule. »

« Jamais, jamais, tu ne seras seule. »

L’anti-mimétisme – The Pier Ave Collection (Episode #6)

« Maman, c’est quoi l’anti-mimétisme ? »

demanda Maël à sa maman.

Du haut de ses cinq ans et demi, le garçon revenait d’un merveilleux week-end chez ses grands-parents. Son Papy adorait regarder à la télévision des messieurs en costume qui prenaient des airs sérieux pour annoncer des choses compliquées. C’est là que Maël avait entendu ce drôle de mot, répété plusieurs fois avec gravité.

— Le mimétisme, mon ange, expliqua sa maman, c’est… eh bien… quand on reproduit ce que l’on voit ou apprend des autres, sans toujours se poser de questions. Ça sert à apprendre, tu vois ? À apprendre de ceux qui nous entourent. Alors l’anti-mimétisme, c’est le contraire. Ce n’est pas un mot qu’on entend souvent. Cela veut dire faire attention à ne pas répéter ce qu’on entend, ni à faire ce que l’on voit, ni à penser ce que l’on nous dit de penser… sans réfléchir, sans prendre de recul, sans vérifier. Tu comprends ?
— Oui maman ! Tu sais, moi je l’ai beaucoup entendu chez Papy et Mamie !
— Bizarre. Tu es sûr que ce n’était pas plutôt antisé… enfin bon. Tu dois avoir raison. Va jouer mon chéri, proposa maman qui déjà depuis son téléphone appelait ses parents.

Maël sourit, fier d’avoir percé le mystère d’un mot si long et compliqué, prononcé pourtant si souvent par les grands aux airs étranges et inquiets.

Deux bretelles cassées – The Pier Ave Collection (Episode #5)

Jalousie.

Envie.
Lumière obstruée.
Comme si l’autre pouvait être l’éclipse de ton bonheur.

N’en as-tu pas assez de te victimiser ?
De croire que tu ne peux pas briller parce que l’autre est trop accompli ?

Dans cette histoire, l’autre, c’est moi.


Et tout semble indiquer que, pour avancer, il faudrait me ranger dans un placard.

Je dis tout haut ce dont j’ai besoin.
Je coupe parfois la parole, mais jamais l’herbe sous le pied.
Je vis ma vie. J’avance. Je n’abandonne pas. Avec résilience.

Je te croyais de mon côté.

Sans doute l’as-tu été, un temps, avant cet été.
Mais bien souvent, dans tes conseils, tu m’éloignais : des autres, du bien-être.
Je ne t’ai pas toujours écouté. Heureusement.

Puis vint ce jour où deux bretelles de deux robes ont cédé.


Et ce jour encore, où j’ai enfin compris.
Les raisons de ce découragement, de cette volonté de me garder loin, non incluse, reclus.

Je brille trop pour toi.
Je prends trop de place.
De ta place.

Recroquevillée

dans mon tiroir fermé à double tour, j’ai cessé d’être pleinement moi.
Pour arrêter de briller.
J’ai réduit mon éclat.
Inconsciemment, je croyais te céder de l’espace.

Un espace que tu ne pourras jamais remplir, car il n’est pas le tien, mais bien le mien.

Le tien est tout aussi vaste, large et lumineux.
Il est temps que tu le regardes, et que tu l’occupes, tel que toi tu es.

Le lien est rompu.
Doublement.
Les robes à donner.
Même réparer sur nous, elles n’iront plus.

Deux bretelles cassées.

Le pain de l’amour – The Pier Ave Collection (Episode #4)

“Et si le simple fait de faire du pain pouvait changer ma vie ?”

Tania, assise en lotus sur son vieux canapé orange, pensait à voix haute. Elle venait de découvrir que Tou B’Av était le jour propice à la réalisation des vœux d’amour dans le calendrier hébraïque.

Six jours seulement après le plus sombre de l’histoire juive, cette célébration avait des airs de Saint-Valentin estivale.

Pour activer cette énergie d’amour,

Marissa — la plus fantastique des boulangères de Los Angeles, et accessoirement son amie — lui avait écrit : « Viens pétrir le pain du shabbat dans ma cuisine, tu verras, la magie se mettra en marche. » Alors, pourquoi hésitait-elle encore ? Était-elle prête ?

Croyait-elle vraiment à cette légende d’un autre monde dont elle venait tout juste d’entendre parler ?

Peut-être qu’une des douze plantes qui partageaient son appartement, celui de sa grand-mère, daignerait la conseiller ? Qu’un citron ou un fruit de la passion aurait l’audace de tomber de son arbre pour lui dire de foncer chez Trader Joe’s acheter de quoi faire des hallots sans gluten. Ah… comme elle se sentait incomprise dans ces moments de doutes existentiels !

À 26 ans, cette brillante et dévouée infirmière vivait seule — enfin, pas tout à fait. Ses plantes étaient ses meilleures colocataires : elles décoraient l’appartement et accueillaient toujours plus d’amies végétales dans ce petit monde commun.

Tania menait une vie heureuse.

Son quartier lui plaisait. À quinze minutes de la plage de Santa Monica, chaque jour ou presque, elle allait nager et courir au bord de l’eau, hiver comme été. Sa pratique médicale se portait bien : indépendante, elle faisait ses rondes dans un rayon de cinq miles autour de chez elle et avait même fini par embaucher trois jeunes infirmières pour répondre à la demande et continuer à choyer ses adorables patients — tous seniors, mais encore dans la fleur de l’âge.

Ambitieuse, sportive et autonome, la belle rouquine, musclée et féminine, ne manquait pas non plus de vie sociale et culturelle. Elle avait pris l’habitude de remplir ses soirées d’amis, ses journées de visites de musées, de pièces de théâtre ou de cours de sculpture. Une vie riche, équilibrée, pleine de rires et d’aventures.

Et pourtant, elle voulait plus.

Le soir, elle priait pour construire enfin une famille bien à elle. C’était son rêve le plus cher. Rien de très original sans doute, si ce n’est que, dans sa génération, la mode du mariage et des familles nombreuses semblait dépassée, voire raillée.

Fille unique de parents divorcés, Tania désirait depuis toujours avoir des enfants, un mari, une maison joyeusement renversée par les jeux, les rires, les cartables abandonnés après l’école, et des câlins à profusion…

Elle ferma les yeux, joignit les mains comme en prière et se demanda pourquoi l’idée de faire du pain demandait tant de réflexion.

À l’intérieur, une petite voix murmura :

J’ai peur.
De faire du pain ?
Non… de rater.
De rater le pain ?
Oui… enfin non. J’ai peur de rater ma vie. De faire les mauvais choix. Ou pire encore… j’ai encore plus peur de tout réussir.

Oui j’ai vraiment peur de réussir.

De rencontrer mon homme, de me marier, d’avoir de merveilleux enfants… et de découvrir soudain que je suis coincée dans la vie dont j’ai toujours rêvé. Que la réalité m’achève.

Après une pause, Tania inspira profondément, un sourire naissant sur ses lèvres, puis se leva. En fermant la porte de son appartement, son sac rempli de farine d’amande et de graines de sésame à la main, elle murmura :

« Viens. On va aller faire ce pain. Et puis pour le reste, on verra bien. »

Cheveux d’ange: The Pier Ave Collection (Episode #2)

Cheveux d’ange

Les gouttes salées

suspendues aux pointes de sa chevelure dessinaient un arc-en-ciel de paillettes. Les reflets du soleil révélaient la majesté de celle qui les portait. Les larmes de la mer ne tombaient jamais au sol : elles s’envolaient dans les airs comme mes sentiments pour Isabella.

J’ai 7 ans.

Et tout ce que je veux, c’est jouer avec mon amie aux longs cheveux. Ils ressemblent à ses yeux espiègles : noirs, brillants, à la fois élégants et malicieux. Isabella ne parle jamais beaucoup au début. Elle observe, elle écoute. C’est ainsi à chaque playdate. Comme si nous nous rencontrions pour la première fois. Au début, ça me déstabilisait. Mais maintenant que je la connais mieux, je comprends ce qu’elle veut dire rien qu’en la regardant. À la façon dont sa tête penche, à la manière dont ses cheveux — en nattes ou libres — ondulent, je sais déjà si le jeu commence bien.

Elle a des cheveux qui parlent.

Je l’ai dit à maman. Elle n’a ni ri, ni nié. Elle m’a seulement regardée avec ce qu’elle appelle de l’admiration, puis elle m’a souri, validant mon intuition. Elle sait que j’ai des pouvoirs magiques, que je lis dans les cœurs et dans les âmes. Je crois qu’Isabella le sait aussi.

Dès que son rire éclate,

je comprends que nous entrons dans la deuxième phase de notre rencontre. Alors nous courons, nous nous chamaillons gentiment avant de lancer notre cache-cache habituel. Isabella ne parle pas encore beaucoup, mais qu’est-ce qu’elle sait bien se cacher ! Je pars à sa recherche et, en suivant le silence, j’ai parfois la chance de la débusquer. Elle est contente.

Alors, j’ai gagné le droit à une vraie conversation d’enfant.

Ses cheveux frétillent de partout

quand elle commence à me raconter une histoire qui fait peur. Avec elle, je ne fais pas comme avec maman : je ne l’interromps pas. Sinon, elle se refermerait comme une huître. Et la récompense est là : son flot de paroles fuse, plus rapide encore que l’odeur de mes pets quand je m’assois à côté de maman pour la taquiner, laissant dans l’air une surprise puante avant de m’enfuir en courant. Je n’ai pas encore osé essayer ça avec Isabella.

À ce moment-là, les deux pipelettes que nous sommes s’élancent dans une joute : qui racontera l’histoire la plus effrayante ? Qui sortira la blague la plus drôle ? Au loin, nos mamans et la tata d’Isabella rient de nous, leurs yeux de merlans frits rivés sur leurs téléphones. Et hop, ça prend des vidéos, ça demande des sourires. Pas de chance : devant l’objectif, j’ai plus de trous que de dents. La petite souris, la tooth fairy, a dû vendre trois châteaux et vider toutes ses économies, tant j’ai perdu de dents d’un coup.

Les mamans décrètent que le goûter est digéré : nous pouvons enfin aller nous baigner.

Les vagues nous attendent.

Mais Isabella ne sait pas nager. Alors je reste avec elle, au bord, lançant ses poupées dans l’océan, espérant les revoir revenir vers nous.

Heureux sont ses cheveux d’ange, flottant dans l’eau, quand nous rions à tue-tête.

Satara: The Pier Ave Collection (Episode #1)

Bonjour Amour,

Je vous présente la dernière saison des petites histoires de bonheur que j’ai intitulé The Pier Ave Collection. Le premier épisode a été écrit d’une traite ce matin et j’espère que les mots de Satara résonneront.

Belle lecture à vous et au plaisir.

Satara

Main dans la main, je t’ai emmené au parc ce matin.

J’avais besoin de voir autre chose. Je voulais changer de perspective et saisir tout ce que la vie, autour de nous, dépose. Ce parc, nous n’y étions encore jamais allés, bien que nous soyons installés depuis trois semaines déjà, dans mon coin préféré de Santa Monica.

Des chiens, des poussettes et un sans-abri croisent notre chemin jusqu’au playground, le terrain de jeu. Nous y entrons et, devant nous, la lumière jaillit entre les branches d’un arbre majestueux. Nous pénétrons dans son domaine. Il protège les enfants et les êtres vivants qui l’aiment et le côtoient. Je m’assois et le contemple.

Tu cours vers le toboggan lorsqu’une bogue roule jusqu’à toi. Ronde, hérissée de piquants, elle est encore trop fraîche pour s’ouvrir et révéler les fruits qu’elle renferme. Tandis que tu l’observes, l’écureuil qui l’a fait tomber bondit d’une branche, descend jusqu’au sol pour l’inspecter, puis lève ses yeux vers toi. Tu lui souris. Il file alors sous le dôme métallique que les enfants adorent escalader.

La porte du parc s’ouvre, et mon attention est happée par une silhouette.

Un foulard de soie rose couvre une coiffe bombée de cheveux noirs, dont quelques boucles s’échappent comme pour protéger davantage encore son visage. Son maquillage évoque les années 60 : un large trait d’eye-liner noir, une terracotta très orangée et un rouge à lèvres rose poudré. Satara me salue. Elle réajuste le perfecto qu’elle porte nonchalamment, glissé juste sous ses épaules, dévoilant une brassière rose, sa gorge et le haut de son ventre orné de traits dorés. Dans ses mains, une paire de gants d’hiver, rose clair, qu’elle enlève et remet comme pour se cacher un peu plus. Je baisse instinctivement le regard après lui avoir adressé un geste de la tête chaleureux mais réservé. Ses longues chaussettes rayées et ses baskets disparaissent sous une jupe superposée faite de haillons.

Elle m’intrigue.

Mon esprit s’agite : dort-elle dans la rue ? Porte-t-elle une perruque ? Pourquoi cherche-t-elle à dissimuler ses mains ? Pourquoi je trouve que ses mains ne sont pas aussi féminine que le reste de son corps ? Est-elle dangereuse ? Son parfum, capiteux et résolument féminin, flottait dans l’air, laissant derrière elle une impression d’élégance qui contrastait avec ses habits en désordre.

Après avoir glissé sur le toboggan, tu l’observes grimper au sommet du dôme avec l’aisance d’une danseuse qu’elle a sans doute été une grande partie de sa vie. Ravie, elle se met à danser, assise, féline, sensuelle, ondulant au rythme de la brise. J’y reconnais l’élan du yoga et une énergie spirituelle.

Toi, mon enfant, après l’avoir observée plus avec ton cœur qu’avec tes yeux, tu t’installes dans le jeu voisin. Posant ton regard sur moi, comme pour demander la permission, tu engages la conversation. J’écoute discrètement.

Satara complimente la portée de ton prénom.

Nous apprenons qu’elle fut maîtresse d’école en maternelle, qu’elle a un fils de 34 ans, et qu’après un grave accident, alors que les médecins affirmaient qu’elle ne marcherait plus jamais, elle a retrouvé le chemin de la lumière. Son accent est soigné, son vocabulaire châtié.

Elle t’encourage à jouer chaque jour et, soudain, baissant la voix comme pour livrer une confidence, te confie la mission de veiller sur ta maman. Elle insiste en chuchotant de ne pas la laisser trop seule, ni de trop t’en éloigner. Avec mes oreilles de loup-garou, j’entends tout. Ma vigilance s’apaise : mon instinct me souffle qu’elle ne cherche qu’à laisser vivre son cœur d’enfant.

Elle se rapproche de moi.

Tu viens alors t’asseoir à mes côtés, comme pour me présenter ta nouvelle amie. Se couvrant le visage de son foulard, pour dissimuler ce qu’elle ne supporte pas de montrer, Satara nous rappelle que nous sommes éternels et que notre corps, bien qu’humain, est un temple divin. D’une voix douce, elle m’avertit que Los Angeles n’est plus la ville qu’elle a connue, bien qu’elle demeure pleine de merveilles. Mais les pièges y sont nombreux, dit-elle, et l’on peut vite glisser vers les ténèbres. Avec toute la douceur qu’elle trouve en elle, elle nous exhorte à rester unis. Tant de mystères entourent ses paroles… Et pourtant, j’entrevois en elle le parent aimant et blessé.

Les évocations de souvenirs familiaux que mon prénom réveille la font voyager un instant dans le temps. Elle se perd, se reprend, puis nous remercie de notre attention. Elle me demande si nous allons bientôt nous installer ici. Je ne peux lui répondre. Alors, avant de disparaître, elle laisse tomber une phrase qui donne tout son sens à notre rencontre :

« Home is where the Om is.* »

Quand elle s’éloigne, tu ne souhaites plus rester au parc. Mais tu es heureux de cette rencontre. Celle dont tu as déjà oublié le nom t’a beaucoup plu. Tu m’expliques qu’elle est comme toi et que vous avez tant en commun. Puis tu me prends la main, et nous reprenons ensemble le chemin de la maison, et de la journée qui nous attend.

*”Ton coeur est là où tu trouves la Lumière“.

Gio, le voyageur

Gio, le voyageur

«  Gio Dumelo, consentez-vous à prendre pour épouse, Mademoiselle Julia Hermosa ? Promettezvous de l’aimer, de la chérir, de l’honorer et de lui être loyal, dans la santé et la maladie? Et, renonçant à toute autre, de lui rester toujours fidèle, tout au long de votre vie? » demanda la prêtre Marisa.

Devant ses yeux, défilaient tant de certitudes et de bouts de vie. Gio était prêt pour ce changement de vie. Il l’avait espéré. Il était le plus heureux des êtres humains sur terre. Tellement d’idées et d’étapes pour culminer sur la réalisation d’une chose qui lui semblait impossible encore quelques mois plus tôt.

A 38 ans, il était un artiste accompli. Fier d’être né à Napoli, Gio avait voyagé de par le monde pour partager sa passion pour la création. L’Asie et l’Amérique Latine occupaient sans conteste les places de favorites dans le classement de ses continents préférés. Le Japon et la Corée n’avaient plus de secrets et s’il avait besoin de les revisiter régulièrement, son choix avait fini par se porter sur le Mexique. Installé dans la petite île paradisiaque de Holbox, il allait et venait à Cancun une à deux fois par mois selon les commandes qu’il recevait.

Gio était compositeur de musique classique. Il considérait son occupation comme un métier disparu. De sa passion fantôme, il honorait ses racines italiennes et contribuer à sa façon à façonner la beauté intemporelle et invisible d’un monde qui démodait les plus grandes inventions de l’homme en quelques vulgaires clics sur un smartphone. Ses muses vivaient dans des temps perdus. Giuseppe Avitrano était né à Naples en 1670 et il avait composé les plus belles sonates pour violon de l’humanité. Quant à son autre idole qui portait le même prénom que lui, Gio Bianchi était né en 1752 à Crémone et avait étudié à Naples. Il écrivit les ouvrages de musicologie les plus fascinants que notre Gio eut sous les yeux et laissa derrière lui un héritage prolifique avec plus d’une centaine d’Opéra. Il avait eu une carrière très internationale pour l’époque et était décédé à Londres tragiquement. La musique classique italienne foisonnait de trésors et ses deux personnages l’avaient inspiré à donner vie à son art et à réaliser sa mission de vie avec passion et engagement.

Ses créations à lui servaient à donner vie aux ballets et concerts des plus grands opéras. On l’invitait aussi à faire des représentations aux galas de charité, mariages, bals de débutantes et autres événements qui conjuguaient élégance avec musique classique.

Il avait voyagé en moyenne 5000 km par semaine durant les 12 dernières années. Il avait pris goût au voyage comme on s’habitue à porter des costumes 3 pièces. Professionnels des bagages, de l’organisation des billets, il se sentait vibrant à l’approche d’un aéroport. Gio s’énergisait de découvrir de nouvelles rues, des restaurants, des gens, des modes de vie à mille lieux d’où il avait grandi. Ses rencontres le nourrissaient pour créer.

Truth Is Beauty in Transformation

Truth Is Beauty in Transformation

Trust that beauty lies in you

Don’t feel like you are not enough

Fears are playing with your truth

Confide in love and change.

You have it in you,

Just unlock it.

Don’t think about why or who,

Just do what you are meant to.

From your passion,

Hearts will soothe,

Dream will born,

Love will spread.

You are as amazing

As the world is.

Just believe in you,

and G.d plans for you.

The roads leave a trace.

The events share a story.

The paths cross on time.

The hearts create a life.

Hand in hand, walk

with your inner child

Happy eyes in and out

Ready to embrace yourself.

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One thing life taught me…

One thing life taught me, and I would not learn… until recently!

You are everything.

You are anything you can dream.

You are what you deeply want to be

You are extraordinary

You are key to other people

You are here to achieve amazing things

You are here to be happy

You are here to live outstanding things

You are your own treasure

You have all the answers in you

You are worth every beauty of the world

You are blessed

You are not what seems realistic

You are not the limits you set to yourself

You are not what your fears and ego are saying

You are not small

You are not normal

You are not average

You are not like everyone else

You are not alive just because…

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Poème Energisant : L’illusion devient réalité

L’illusion devient réalité. Demande et tu auras.

Demande et tu auras.

Bonjour à toi. J’espère que mon poème (plus bas) te rencontrera avec un joli sourire illuminant ton visage. Lorsque tu liras ces lignes, sache que je m’apprête à sauter dans le grand vide. Le plus immense et effrayant que j’ai pu rencontrer sur mon chemin.
Mes rêves sont sur le point de devenir réalités.
Toutes ces heures à les dessiner dans mes pensées, à espérer impatiente le jour où je pourrai narguer toutes les idées et croyances limitantes qui ont virevolté autour de moi pour me convaincre que jamais je n’y arriverai.
Ces peurs sont là plus présentes que jamais. Elles hurlent du soir au matin, la nuit me réveillant parfois. Non je mens, elles me réveillent tout le temps. L’oeil à peine ouvert, je prends plaisir à la mettre dans la poubelle en leur souhaitant bonne route. La journée, elles me frappent la tête comme pour la rabaisser. Que je regarde le sol et me limite, au lieu du ciel. Elles pensent m’empêcher de voler mais elles ont tort. Elles m’épuisent, elles me soulent mais elles ne gagneront jamais. Car lorsqu’il y en a des centaines de ces idées tristes et fausses, mon coeur lui crée des milliers de visions magiques de mon illusion bien réelle. Je pense, je vois, je vis. Et les faits sont bien ici.
Il est venu le moment d’y croire et de savoir, avec certitude, que ce qui est fait pour nous, viendra à nous. Que ce qui occupe nos songes tout doux méritent de faire partie de ce qu’on vit, chaque heure et chaque jour. Je saute à vos côtés alors que je dessine mon chemin vers tout ce dont j’ai toujours rêvé.
Ce poème plus bas, c’est ma façon de visualiser. De demander à l’univers, la vie, D.eu, de m’accompagner car je suis prête. Hate de vous retrouver de l’autre côté du vide, bien heureux.
A toi, la vie.

Parfois, je t’imagine facile et simple.

Je me leve, l’esprit clair et limpide d’ennuis.
Je te souris comme lorsque nous étions petits.
J’accueille de joie tes miracles de leur douceur humble.

Me guide l’envie de déjeuner avant d’aller me baigner.

Quel maillot porter ? Ne pas oublier pas de me protéger.
La creme dans le sac salue mes livres, crayons et cahiers,
Je suis dans la voiture qui me berce vers mon rêve eveillé.

Coucou la mer ! Zéro doute, chez moi c’est être à tes cotés.

Plouf ! Je n’ai peur de rien. Je ne regrette point mes choix.
Mouillée, j’ai été souvent critiquée. Je restais sure de moi.
Renoncer aux cadres, règles, devoirs et à la dupe sécurité.

J’ai sauté dans le vide, le sourire dans les yeux de ma vie.

Dans mon coeur jouent à présent mes bonheurs d’enfants.
Je n’ai plus à compter les sous, heures et erreurs d’antan.
Les temps dansent loin de ma délivrance. Et moi, je ris.

Tu auras toujours deux choix

Dans la vie, tu auras toujours deux choix.

Ces deux mêmes choix : celui d’aimer et l’autre d’avoir peur.
L’un offrira des ailes à ton sourire,
L’autre une pelle à tes pensées sombres.
L’amour te fera avancer,
La peur stagner et reculer.
Les peurs ne cesseront jamais de vouloir s’immiscer dans tes pensées.
Plurielles, elles créent la confusion pour que tu oublies d’aimer.
L’amour te permettra de te relever et de ne jamais t’abandonner,
Chaque fois que tes peurs te feront chuter et regretter d’être ce que tu es.

C’est par l’amour qui tu saisis l’existence,

Et que tu maîtrises tes peurs en toute circonstance.
Choisis bien. Et tu finiras par les faire taire.
Pour que seules, ne chantent fluettes les amours. A tue tête les amours dans ta tête.
Plus des histoires et poèmes énergétiques écrits par Audrey :
Lis Viterev => ICI 
Découvre “Accorde-toi le temps d’être toi  => ICI
Si tu veux en savoir plus, je te recommande les lectures suivantes :
La maitrise de l’amour de Don Miguel Riuz => ICI
The Universe has your back de Gabrielle Bernstein => ICI

Ô Gris Paris : Poésie Heureuse Episode #2

Gris qui le jour se lève sur Paris,

Miroite à la ville du baron sa magie.
L’élégance triste et studieuse,
Attire à la ville tant d’amies curieuses.

Mes yeux sous la pluie,

Je suffoque rongée de mélancolie.
Les feuilles, par les gouttes doucement caressées,
Enfant, paisibles et douces, me rassuraient.

Paris comme une reverie légère,

J’ai grandi en imaginant la mer,
Avaler mes misères et mes doutes.
Loin du bitume, du bruit pollué des routes.

Les nuages habillent les trottoirs de pierres.

Il m’invitent ici à m’allonger et ne plus rien faire.
La danse de l’eau masse à présent mes maux.
Quand l’orage chante pour mon âme au repos.

Paris, ville incarnée de tous les mystères,

Tu recèles de paix pour qui a l’ombre austère.
Ni le gris ni la pluie ne peuvent étancher l’envie,
Des rêveurs accomplis qu’en ton sein tu guéris.

Découvrir le parcours d’Audrey en cliquant ICI

Lire l’histoire de bonheur précédente intitulée “Aux lèvres découvertes” ICI 

Vol En Vol

Attention : si tu préfères écouter, la version audio se trouve au bas de la page.

Vol En Vol (Partie I)

« Vous avez dit une robe rouge, c’est bien cela ? »

Le commissaire Lorenzo vérifiait une dernière fois la version de la victime en attendant de récupérer les bandes vidéos de l’avion et celle de la plateforme d’embarquement dans le Terminal Tom Bradley de LAX, Los Angeles Airport.
« Oui Monsieur le Commissaire. Elle était vêtue d’une magnifique robe rouge en satin avec de la dentelle très fine. On aurait dit une tenue couture de chez Valentino. Peut-être même en était-ce une d’ailleurs ! (silence) J’aurais du me méfier mais je n’y ai vu que du feu pour être honnête. Une femme de mon âge qui s’apprête à traverser les States en robe de soirée, c’est bizarre, non ? Je me suis dit qu’elle avait du aller  à un mariage et ensuite ne pas avoir eu le temps de se changer. (silence)
J’étais occupée avec Sofia et Lindsay, mes filles, des jumelles. Pour tout vous dire, je me suis laissée charmer par toute cette élégance. Nous étions chacune assise en couloir en face l’une de l’autre. C’était tellement pratique. J’ai remarqué qu’elle était arrivée à coté de nous bien après le décollage. Mais cela peut est monnaie courante de nos jours. J’étais tellement heureuse de pouvoir parler à une autre femme, une adulte. Et pas peu fière de me faire une ‘copine d’avion ‘. C’est devenu rare par les temps qui courent, vous en conviendrez Commissaire. Enfin, tu parles… tout ça pour me faire voler. balbutia Céline en regardant dans le vide.
-Pouvez-vous Madame récapituler une dernière fois ce qui a disparu de vos effets personnels ? demanda Lorenzo.
-Oui, oui pas de souci. J’emportai avec moi 7 montres à mes clients New Yorkais. Des montres suisses avec des mouvements mécaniques et des complications. 5 d’entre elles sont composées de Titane exclusivement tant sur le boîtier que le mouvement. C’est la signature de l’horloger de génie Richard Mille. Vous savez que Nadal porte sa montre pour jouer ? Et sur le poignet gauche alors qu’il est lui-même gaucher. C’est vous dire que le titane allège considérablement le poids de la montre. Enfin, revenons à nos moutons.. nos montres plutôt. Trois d’entre elles ont une lunette sertie de diamant baguette. Nous sommes sur un poids de diamants qui varie de 0,8 à 1,2 cts tout de même, et c’est une couleur D, ce qui est exceptionnel pour des diamants baguette de cette taille. Du Luxe, de la haute horlogerie. La valeur de vente de ces garde-temps – comme on les appelle dans la jargon horloger – est proche des 730,000 dollars environ.
-Etes-vous bien certaine de ne pas les avoir égarées autre part ces montres ? Et puis-vous vous demander les raisons qui vous font penser que c’est la dame en rouge qui est responsable ? renchérit le représentant de la loi.
-Judith, la dame en rouge comme vous l’appelez, s’est évaporée quelques minutes avant que nous commencions l’atterrissage. Elle a souri et a dit faire un tour aux toilettes des dames pour changer sa robe. Elle avait un sac de sport Louis Vuitton, certainement l’edition de Virgil Abloh en toile silver. Il avait l’air bien rempli. Je suis partie pendant le vol plusieurs fois me promener avec les filles. Elles ont besoin de se dégourdir les jambes. C’est un long vol plus de 6 heures. Et l’avion est censé être une “safe place” et surtout les personnes qui voyagent en business class. Nous étions dix personnes au maximum assises. Voilà pourquoi je pense que c’est elle. Elle a du savoir que j’avais sur moi ces produits et je vais me retrouver sans clients, ni patron, ni job… admetta Céline avec la peur qui lui serrait la gorge.
-Madame, nous allons faire notre possible pour retrouver l’identité de cette femme. Mes équipes sont en train d’interroger l’équipage et nous allons récupérer le scan des passeports en plus des vidéos. Je ne peux que vous conseiller de contacter votre entreprise et bien sur votre assurance Une dernière question, vous avez confirmé à mes agents avoir déclaré la circulation de ces produits de Luxe au départ de l’aéroport de Los Angeles. Disposez-vous d’un carnet ATA, d’une déclaration de donnes ou d’une proforma invoice ?
-oui, oui bien entendu mais j’avais laissé tout cela dans le sac avec les montres… donc je n’ai rien à vous montrer Monsieur le Commissaire. Mais aux doines, ils doivent avoir un duplicata, non ? répondit Celine.
-Avez-vous parlé de ces montres à la dénommée Judith ? questionna à nouveau le Commissaire
 
-Non, bien sûr. Enfin je lui ai dit que j’allais à New York voir des clients. Enfin, je pense que oui. Je suis un peu confuse. affirma Celine.
-Avez-vous consommé de l’alcool pendant le vol ? Avez-vous pris des médicaments, calmants ou tout autre pilule qui pourraient vous priver de votre lucidité ?
-Non Monsieur l’agent. J’ai bu un Bloody Mary oui en effet, d’ailleurs c’était plutôt 2. Je pense que le steward conviendra que j’étais sobre et que je profitais gaiment de mon temps en avion. Je ne suis pas une droguée ou une alcoolique. Et je vous signale que le Bloody Mary est le cocktail le plus consommé en vol dans le monde… il n’y a rien de mal à se faire un peu plaisir. Mais j’étais lucide bien sûr. 
-C’est entendu. Merci de laisser à mes agents le nom de votre hôtel et un numéro de telephone portable sur lequel nous pouvons vous joindre. Nous vous contacterons très bientôt. Au revoir Madame McEastwood.” conclut Lorenzo avant de tourner les talons et quitter le salon d’affaires de Delta.
“Une bien étrange histoire pour un dimanche soir”, songea t-il en entrant dans l’ascenseur qui le conduirait au parking pour récupérer sa voiture. Il appuya sur le bouton -2 et alors que que les portes se fermaient, une main se glissa entre ces dernières pour stopper le départ.. Les portes s’ouvrirent à nouveau et l’agacement de Lorenzo laissa sa place à la surprise.
Une femme vêtue d’une robe rouge longue et fluide pénétra dans l’ascenseur. “Toutes mes excuses Commissaire mais comme vous, je me rends au parking. Je pense que nous avons aussi des choses à se dire. Vous n’avez pas encore entendu ma version des faits.”
La suite au prochain épisode
Si tu préfères écouter plutôt que de lire… voici l’audio. Enjoy !

Bonjour Lullaby

Un dimanche dernier,

Comme un jour somptueux d’été,

Dans la ville des monts et des collines,

Tu riais aux histoires que je te contais.

Ce jour-là,

Seul l’amour nous accompagnait.

Aucune hâte d’aller ici où là,

Ni de rêve pressé d’être réalisé.

Seul comptait notre présent,

Et les secondes qui nous enracinaient,

A s’aimer seuls et bien entourés,

En regardant l’Ocean proche de la Vallée.

“Restons-ici, tu veux bien ?”,

furent les seuls mots que tu prononças.

Je ne les attendais pas.

Ils soulevèrent mon coeur si haut, si loin.

Un “oui” et je me tus.

Un autre dimanche vibrant d’amour.

Je vis ma maison dessinée aux alentours.

Merci mon D.eu de vivre dans l’absolu.

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Vitérev

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Vitérev,

Vis tes rêves.

Que chacune de tes journées

soit appréciée unique & belle.

Comme si elle fut la première

Comme si elle était la dernière

de ton temps ici, là et maintenant.

Viterev

“Vitérev, n’aies pas honte !

Partage avec nous tes ambitions.” tente de le rassurer Madame Laurence.

Debout, immobile comme emprisonné dans la peur, le petit garçon se mure dans le silence.

Il a envie de crier à toute la classe qu’il veut conduire des gros camions, des hélico et même des camions de pompiers et de poubelle plus tard. Ce qu’il aime par dessus-tout ce sont les automobiles. Il les adore ! Lorsqu’elles roulent, il aime monter dedans. Souvent, il a le droit de monter sur les jambes des grands pour tourner le volant, appuyer sur le klaxon et toucher tous les boutons pour arranger la voiture. Vitérev adore aussi les avions qui décollent, les bateaux sur l’eau… le bruit et meme les traces qu’ils laissent dans le ciel ou dans l’eau. Il aiment démonter, construire, réparer et conduire les mêmes engins de transport qu’il collectionne comme jouets. Il est le docteur de tous ces merveilles à moteur.

Maman et papa sont très gentils. Ils jouent avec lui aux courses de voitures avant le diner et parfois meme avant d’aller au lit. C’est souvent Vitérev qui gagne mais c’est normal ! Il connait toutes les voitures par coeur et il est très très fort. C’est sa copine Sacha qui le dit.

Et récemment, il a reçu l’équipement de docteur avec la blouse et celle du mécanicien. C’est cela avoir une double spécialité. Alors il répare beaucoup. Et lorsqu’il ne trouve pas de quoi s’occuper, il s’assure que l’une de ces voitures ait bien une roue cassée. Aux grands maux, les grands remèdes !

Le petit garçon d’à peine 5 ans a les yeux collés au sol.

Il cherche encore. Il ne sait pas dire ce qu’il veut dire mais il sait qu’il doit parler. C’est l’exercice que la maitresse a dit de preparer. Mais là, c’est plus fort que lui. Il est déboussolé. Il se sent pris dans un tourbillon d’émotions. Il a peur qu’on lui enlève ses rêves ou qu’on s’en moque. Lui ne veut pas les partager. En tout cas, pas ceux qui touchent aux voitures. Mais mentir, ce n’est pas bien a dit maman.

Devant la maitresse et tous ces copains de classe,

il inspire et force ses yeux à rencontrer leurs visages patients. Un grand sourire à la bouche, les yeux pétillants, son énergie rassure ses amis. Vitérev est revenu à nous, ici, là et maintenant.

Alors je ne peux pas vous raconter mon plus grand rêve parce que c’est un secret. Mais aussi plus tard, je vais être “cuisinière”. Parce que moi j’adore faire la patisserie. Maman me raconte que petit, c’était moi qui faisait les gateaux le jeudi à la crèche. Elle a meme les photos.

C’est bizarre les maitresses avaient des masques sur le visage mais peut etre qu’on faisait les gateaux comme cela avant. Maintenant que je suis plus fort, je fais de la patisserie dans la cuisine de mamie, et chez ma tata.

Et toujours le jeudi après-midi mais maintenant c’est à la maison et j’apprends à ma petite soeur. Elle a 2 ans et dis donc elle aime mes gateaux ! Les quatre-quarts et les moelleux au chocolat c’est mes spécialités. Un jour j’ai fait des crèpes pour tonton et mes cousins. C’était drôle de jouer à faire sauter la crèpe dans la poêle mais moi j’aime pas son goût. Je mange le nutella tout seul c’est meilleur. 

J’aime beaucoup faire la cuisinière.

Et quand maman fait la vaisselle avec des gants jaunes à coté de moi, ca me calme. Je joue à côté d’elle en attendant de pouvoir laver des assiettes moi aussi bientôt.

Maman aussi elle m’a dit que le peintre “Sador Dali” souhaitait être cuisinière comme moi quand il était grand garçon. C’est le copain de ma maman Dali, elle l’aime beaucoup. On va voir ses dessins dans son musée. Lui, on ne le voit jamais mais un jour peut-être dans une autre vie a dit maman.  

Les peintures et les statues sont vachement belles meme un peu bizarres. Je me demande si elles sont bonnes à manger ou si elles sentent bon les gateaux !

Madame Laurence applaudit et la classe entière l’imitent.

Madame Léa qui est venue pour l’occasion jette aussi quelques fiers “bravo”. Ils volent heureux aux dessus des applaudissements et font rougir de contentement Vitérev. Il a réussi à faire l’exercice. Maintenant, il n’a plus peur de parler devant toute la classe et la maitresse !

“Nous te remercions Vitérev. Tes rêves rayonnent de possible.”

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La crème de la crème

La crème de la crème plait aux autres !

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La crème de la crème

Il n’y a rien à regretter. 
Il y a des moments pour apprendre.
Il y a des endroits pour grandir. 
On est prêt lorsqu’on se relève toujours plus fort sans peur de respirer le présent bonheur.
Plus facile à écrire qu’à dire enfin… jusqu’à l’accomplir. Être soi c’est accepter de tomber la tête la première.  
De l’échec naissent la sagesse et progrès. Remercions ces impasses et ces difficultés et voyons-les comme des challenges et opportunités de se bonifier. 

« Allez ! Allez ma belle !

Encore une fois. Relève-toi. » se motiva la dame devant le miroir. Elle respira et essuya les larmes naissantes a l’embrasure de ses yeux. Elle savait contenir ses crises.
A 53 ans, Rubis vivait une vie paisible dans la banlieue huppée de Calabasas en Californie. Originaire du Mexique, elle s’était installée aux Etats-Unis pour commencer sa vie maritale. Elle avait tout ce dont on pouvait rêver. La majorité des gens qui la croisait, voyait en elle une femme au contrôle de sa vie. Elle semblait bien entourée et ne manquait de rien.
Sa beauté figeait telle une empreinte d’élégance et de raffinement donnait le change. Un masque de prospérité incompatible avec la peur de manquer… enfin sur le papier.

Rubis, très jeune,

apprit que l’apparence était une arme redoutable. Les gens croyait d’abord ce qu’ils percevaient. Elle travailla son port de tête, sa posture droite, ses mouvements gracieux. Elle fit très attention à maintenir une taille de guêpe coûte que coûte et peu importe les manières d’y arriver. Elle veillait à être apprêtée jusqu’au bouts des ongles quelque soit le jour ou le moment de la semaine.
Elle avait grandi à l’époque où les femmes s’émancipaient. Elle récupéraient le droit de votes. Elles prenaient soi-disant la liberté sur leur sexualité et et décidaient de leur choix de vie. Cela n’avait pas réellement changé grand chose à leur statut social et le fait de s’élever haut et seule dans la vie, pensait Rubis. La femme libre était plus une paria qu’un mythe dans beaucoup de coins du monde et dans celui de Rubis.

Elle pris une grande respiration

et sourit au reflet qui ne lui ressemblait plus dans le miroir. Elle se promit de s’effondrer sur son lit ce soir avant de placer des compresses au thé vert sur ses yeux pour éviter toute trace de sa depression. Soulagée de savoir une libération proche, elle saisit à deux mains le plateau de patisseries et entra dans le salon, un large sourire sur le visage.
« Dora, tu nous as tellement gâtée. On a envie de goûter à toutes ces merveilles ! Bonjour la séance de sport de demain ! » s’exclama t’elle en face de son mari et des deux couples d’amis qui étaient venus déjeuner en ce samedi midi.
Dora et Mike partirent vingt minutes plus tard après le temps du dessert. Quant à Céline et Robert, il restèrent jusqu’au milieu de l’aprés-midi. Robert était l’associé de Frank, le mari de Rubis. Lui et sa femme vivaient à présent sur la Cote Est. Lorsqu’il revenait en Californie, Frank et Robert rattrapaient le temps en parlant stratégie et finance pour le futur de leur start up. Ils échangeait ensuite des balles sur le terrain de tennis que Frank avait fait construire derrière la piscine au sein de leur résidence. Ce fut le programme de la journée encore une fois. En attendant, les épouses prirent le thé et parlèrent de chiffons, de décoration et des prochains mariages de la saison.

Lorsque l’horloge sonna les 17 heures,

tous les convives avaient enfin quitté le domicile et Frank était parti s’enfermer dans son bureau. Rubis pria Dolorès de nettoyer le salon et la cuisine. Elle lui souhaita de passer un bon dimanche puis monta l’escalier vers sa chambre.
Elle ôta ses vêtements et ses bijoux et passa le haut d’un pyjama. Si tôt son costume de scène enlevé, elle succomba a l’épuisement et à la tristesse qui étaient devenues ses meilleures amies, ses guides dans la vie. Elle s’allongea et rencontra ses pleurs en fermant les yeux.
Elle s’accorda dix minutes pour se laisser aller, quinze tout au plus, puis alla se nettoyer le visage et preparer ses compresses de thé. Elle se servit un grand verre d’eau qu’elle agrémenta de quelques calmants et anti-dépresseurs. De retour au lit, elle sourit à l’idée de sombrer. Et comme chaque soir, elle se répétait que tout allait bien.

Elle avait élevée Loriana

et sa fille était aussi forte que magnifique.. Après un divorce douloureux mais dont elle était sortie la tête haute, elle avait trouvé Frank. De quoi pouvait-elle bien se plaindre ? Que lui manquait-elle ? Qu’avait-elle à regretter ? “Rien !” était la réponse qu’elle se forçait à chaque fois à donner .
Elle se mentit à elle même encore une fois ce soir là parce qu’il était sans doute plus facile de se penser indigne et insatisfaite que d’affronter la vérité et tout perdre.

Si seulement elle se décidait à accepter

qu’elle avait le droit de ne pas se sentir heureuse, elle pourrait alors sans doute évacuer le vide dans son coeur. Elle parlerait ouvertement à sa psychiatre de ce qui la dérangeait vraiment. Une anorexie de trente ans d’âge avec la peur au ventre de prendre quelques grammes juste en respirant. Une vie de couple qui n’était qu’une mascarade : Frank vivait depuis 5 ans avec sa maitresse et ne rentrait chez eux que le weekend pour les rencontres sociales comme celles d’aujourd’hui. Un relation distendue avec Loriana qui ne supportait plus de voir sa mère dans cet état de soumission et de déni. Et enfin affirmer qu’elle ne savait pas ce qui la rendrait vraiment heureuse parce qu’au final elle ne se connaissait pas sans son costume de femme riche et comblée.
Une seconde d’hesitation pour une lueur d’espoir que les cachets tuèrent pour que Rubis voyagea dans le seul endroit où elle était elle et où elle était bien : ses rêves.
Si tu préfères écouter plutôt que de lire… voici l’audio. Enjoy !

Rêve en réalisation par Audrey Kabla

J’ai tant rêvé de toi. Je voyais le jour ou je pourrai enfin emménager tout prés. Depuis 5 mois, je te vois presque tous les jours. Et toujours, je suis conquise de joie comme si je te trouvai pour la première fois. A toutes les beautés de la vie. A toutes les raisons de célébrer. A la nature. 

.

REVE EN REALISATION

J’aimerais m’emmener au bord de toi,

Vivre dans l’immensité de ta beauté.

Tu enlaces mon être en le berçant

gentiment, doucement, tendrement.

Je te sens, je te vois et je vibre.

Je me prépare à partager avec toi un moment magique,

ceux que je garde tout près de mon cœur lorsque je dois partir.

Je suis prête. Sérénités de mes sens,

Je marche vers ton eau.

Les grains me massent les pieds,

Alors que je te touche.

Apaisée, je cours à présent.

Ton liquide salé vient saluer ma peau.

Je retrouve la terre, la nature, la mer.

Au Revoir Papi

A tous ceux qui portent dans leurs cœurs les mamies et papis de ce monde, qu’ils vivent tout proche ou dans vos souvenirs heureux.

Attention : si tu préfères écouter, la version audio se trouve au bas de la page.

Au Revoir Papi

« Papi, mais que fais-tu là ?

-Ah ma petite fille adorée ! J’attends ta grand-mère voyons !

-Mamie ? Tu es sûre que tout va bien ?

-Je vais très bien chérie. Mamie a une surprise pour moi. Elle m’a dit de préparer les beignets en attendant. Elle les aime bien grillé avec l’œuf au milieu tu sais comme ton papa. Frère Jacques, Frère Jacques, dormez-vous ? Sonnez les… »

Il chantonnait si naturellement et son sourire brillait. Il ne portait plus son dentier. Il avait retrouvé sa carrure et se tenait bien droit. Papi était tout beau, bien coiffé, habillé de sa jolie djellaba grise avec des broderies simples autour du col et de la poche. Je le voyais se dandiner tout content, les yeux brillants comme un enfant à qui on eut promis un somptueux cadeau.

L’odeur de son eau de Cologne envahissait doucement mon système nasal. Du Roger Gallet eau de figuier, je la reconnus facilement. C’était sa préférée. Moi qui détestais habituellement ce parfum, il me réchauffa le cœur en le pinçant un peu à droite à gauche.

Il y avait tant de lumière autour de nous.

Une lumière intense et apaisante. Je pris le temps un instant de regarder où nous nous trouvions. Nous n’étions pas à la maison mais en extérieur, au bord de l’eau. Le sable blanc étincelait. J’avais l’impression de marcher dans le vide. Mes pieds touchaient à peine les grains. En face de moi, en arrière-plan, je vis la mer.

C’était une mer d’été. A la pointe de jour, elle se dessinait légère. Un vert émeraude tranquille et sage dans lequel les bancs de petits poissons brassaient librement. Il n’y avait pas de vagues ou si peu. Et celles que j’aperçus dansèrent jusqu’au sable sans faire de bruit. Je n’entendais que le son de la lumière puissante comme la vie qui éclairait mes yeux. La scène semblait sortie d’un livre. Le soleil était-il déjà si haut perché dans le ciel ? pensai-je sans vraiment attendre de réponse logique.

Je reculai encore d’un pas pour observer et tenter de comprendre. Au fond, la plage était splendide et encore endormie alors que le jour semblait si clair et éblouissant. Autre chose étrange, je n’avais pas chaud. J’avais même la peau fraiche.

Le bruit des bulles dans l’huile brulante attira mon attention.

Mon grand-père s’affairait maintenant à préparer les beignets du petit-déjeuner devant un petit stand métallique que je n’avais remarqué plus tôt. L’impression de déjà-vu s’immisça dans mes pensées.

« J’ai laissé sur ma table de chevet le livre de prière que j’utilisais pour te chanter Had Gadya. Tu sais ma fille, la chanson de l’agneau avec le chien, le chat, le bâton, l’eau et le feu.

-Oui papi je sais bien. Je la chante avec toi à chaque Pessah. Pourquoi me dis-tu cela maintenant ?

-Tu trouveras la photo de ton fils de dedans. Je le connais bien peu mais je l’aime tellement. Le livre est pour toi. Tu le lui donneras lorsqu’il sera en âge de chanter nos chansons et avec notre air bien sûr. »

La seule réponse que j’eus fut de rester silencieuse un moment. Loin d’être dans mes habitudes, je me retrouvai ébétée par cette annonce que mon inconscient me jetait et que ma conscience rejetait.

« Tu te rappelles les lettres de Camus ? Celles que je t’avais montrées petite ? Tu les trouveras dans le tiroir de mon ancien bureau. Il est fermé mais la clef est quelque part par-là, dans une boite, tout près de ma collection de petits animaux en bois. Cela te sera utile pour ton prochain livre.

-Mais papi, pourquoi me dis-tu tout cela là ? Je ne comprends même pas ce que nous faisons ici pour commencer. Mamie est partie depuis longtemps. Tu es sûr que c’est bien elle que tu attends ? »

Cette fois, la seule réponse que j’eus, fut son regard posé sur moi, rassuré et rassurant, plein de compassion et d’excitation.

Subitement, il tourna la tête vers la droite.

Je suivis son geste. Sa concentration semblait maximale. J’eus l’impression qu’une force immense l’appelait. Je ne voyais rien d’autre que l’étendue de plage idyllique. Lui, restait figé sur le lointain.

Alors que je trouvais la situation de plus en plus étrange, je réalisai que je n’avais jamais été jusqu’à l’eau avec mon grand-père auparavant. Insulaire, il n’appréciait pas la mer en tout cas pas depuis ma naissance, ni à ma connaissance. Nous n’avions encore jamais marché ou parlé, nos pieds baignant dans le sable. Enfant, je lui avais certainement proposé de m’accompagner à la mer plusieurs fois. La réponse avait dû être fermement négative pour que j’inscrive que papi et la plage ne pouvaient faire bon ménage.

J’entendis d’abord des pas.

Des pas doux, féminins et très élégants. Au bout de mes yeux, loin tout là-bas dans l’horizon, où mon grand-père avait plongé ses yeux, se dessina une tornade de sable. Plus mystérieuse qu’effrayante, elle m’hypnotisait lentement. Je sentais ma gorge se relaxait comme si j’allais crier ou hurler de joie. De mon cœur sortaient mille papillons colorés de tons bleu nuit, rose, bleu pâle et vert anis.

Des pieds apparurent au bas de la tornade. Ils avançaient en rythme, confiants et droits. Des pieds de femmes aux ongles colorés de rouge. Puis des jambes se révélèrent plus rapidement. Aux genoux apparut un tissu élégant, légèrement bariolé d’un bleu sombre. La robe sortit doucement comme on découvre la tenue de mariée d’un défilé Haute Couture. Elle était cousue main. J’admirais le travail raffiné et parfaitement soigné sur la grande dame qui la portait. Je savais déjà qui j’allais revoir sans pouvoir vraiment y croire.

Son visage apparut enfin.

Sa chevelure longue et puissante l’habillait telle une parure de diamants noirs. Son regard profond m’attendait. Ses yeux étaient dessinés au khôl comme à son habitude. Sa bouche petite, fine et droite pourtant fermée semblait me fredonner la comptine de mes années d’enfance, la favorite de mon fils aujourd’hui. Sur le haut de sa tête, trônait un joli foulard de soie. Joyeusement coloré, il accessoirisait chaleureusement son allure. Il paraissait identique à celui que je gardais précieusement emballé dans l’armoire de mon ancienne chambre chez mes parents. Des tons de bleus en dégradé comme un ciel qui raconte une vie douce et passée.

Lorsque tout son être apparut, la tornade éclata derrière elle et la plage reprit son calme immobile. Je cueillis chaque minute de douceur comme une immensité d’un bonheur mystérieux.

Elle s’approcha de papi. Leurs regards se touchèrent. Un million de messages s’envolèrent vers le ciel. Des excuses, de l’amour, une étreinte invisible et une entente immuable. Papi lui tendit un beignet bien trop cuit avec un œuf tatoué au milieu. Le bruit mélodique des bracelets de madame lorsque de sa main elle saisit le beignet raviva mes moments d’enfance perdus. Elle prit une serviette sur le comptoir et servit à son tour à mon grand-père d’un beignet qu’elle trempa dans le sucre.

Un instant de vie extraordinaire, comme une peinture que j’aurais aimé regarder toutes les nuits avant de m’endormir.

Bonjour ma petite fille

« Bonjour ma petite fille, s’exclama-t-elle d’une voix douce et claire,

-Bonjour mamie.

Tu me manques. Comme tu es belle !

Tu me manques aussi beaucoup.

Tu reconnais cet endroit n’est-ce pas ?

Oui à présent. C’est là où nous nous trouvions avant que tu t’en ailles vers de nouvelles aventures. Je suis revenue tellement de nuits te chercher ici après ton départ.

-Tu sais alors pourquoi je suis ici. »

Elle n’attendit pas ma réponse et me sourit avec tellement d’amour avant de tendre sa main libre à papi qui s’en saisit gaiment. Il me sourit à son tour et ajouta : « Prends des beignets, j’en ai fait pour ton fils. Il les aimera comme je mange les miens. A bientôt. »

Un beignet à la main, et main dans la main, ils marchèrent longeant la plage vers l’horizon. Je les suivis du regard en les écoutant rire. Quelques bribes de leurs échanges voyagèrent vers moi « …Pourquoi pas… c’est un scandale… c’est la vie, quand on est mort c’est fini ! » Mon grand-père draguait manifestement la belle dame à son bras.

Leurs images s’effacèrent lentement devant moi.

Je me retournai pour partir lorsque je me souvins de la proposition de mon grand-père. Je saisis 2 beignets dont un que je trempais beaucoup dans le sucre. Je les entourai de papier aluminium et de serviettes et m’en allai lentement vers la lumière.

« Mon petit oiseau… Mon petit oiseau a pris sa volée…sur un oranger… se marier…. Maman ! Chante encore ma chanson ! Maman, lève-toi ! Allez, c’est le matin ! Maman, on va à la plage ce matin ? »

Une voix d’enfant hurlait sur moi et je sursautai lorsqu’un petit doigt entra dans mon oreille comme pour s’assurer qu’elle était ouverte et à l’écoute.

« Où suis-je », pensai-je un court instant ? Soudain, un coup sur le nez suivi d’un énorme câlin avec des bisous à la tétine me ramenèrent rapidement au moment présent. 6h45 du matin. Mon fils venait me réveiller. Et il quémandait déjà son petit déjeuner. Chouette !

Je le pris dans mes bras.

Ensemble nous allâmes aux toilettes. Après s’être lavé les mains et le visage, mon enfant fila dans la salle à manger m’attendre à table comme à son habitude. Je m’étirai dans la cuisine avant de chercher dans le réfrigérateur un kiwi et de la confiture d’abricot. Je trouvai mon fils bien silencieux et patient pendant que je préparai les toasts et coupai le kiwi. Il devait peut-être sommeiller encore un peu.

Quelques minutes plus tard, fin prête, j’apportai les assiettes dans la pièce principale. En posant les yeux sur mon garçon, je compris les raisons pourtant inexplicables de son silence.

« Maman, merci pour les beignets. Ils sont encore chauds mais pas trop, juste comme je les aime. Je préfère avec le sucre, beaucoup de sucre. »

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Accorde-toi le temps d’être toi.

“Donne-toi le temps de vivre le bon comme le moins bon. Ce dernier est là pour que tu touches le bonheur du doigt.”

Si tu préfères écouter plutôt que lire, la version audio est disponible plus bas !

Accorde-toi le temps d’être toi.

« Merci maman. C’est gentil de m’appeler.

Mais ne t’inquiète pas, ça va. » Jonas avait déjà hâte de raccrocher. Ce n’était pas le bon moment pour parler à sa mère. En ce moment ce n’était d’ailleurs jamais le bon.

-Je sais que tu veux raccrocher mais viens me voir ce soir s’il te plait. Il est temps que je te donne quelque chose. Je t’embrasse mon trésor des Caraibes. A ce soir… BIP BIP BIP »

Theresa avait déjà raccroché. Elle savait tellement bien comment le coincer sans qu’il n’ait ni choix possible, ni mot à rétorquer.

L’adoration que Jonas portait à sa maman balaya en quelques dixièmes de seconde la frustration et l’énervement de se sentir infantilisé. Oui, il avait parfois envie de lui tordre le cou comme tous les enfants avec leurs parents et réciproquement.

Mais ils formaient une équipe. Dès l’âge de 2 ans, Jonas, précoce de la parole, répétait fièrement “maman et moi, on est une équipe” comme le meilleur des slogans. Trente plus tard, ses grands-parents ravivaient encore ce souvenir d’enfant lorsqu’il venait les voir à Paris.

Theresa et lui avaient traversé la vie à deux.

Il n’avait manqué de rien. Elle lui avait offert une vie d’amour, de découverte, de confort. Elle était son super héros. Il avait grandi en voyant sa maman aider tellement de gens. De ses romans, recueils de poèmes et petites nouvelles, elle soignait les coeurs en apportant de l’amour et des conseils justes et avisés.

Elle disait que l’écriture et la musique lui permettaient de transcender. Les mots vibraient sous ses doigts habiles. Et, comme ensorcelés d’énergie positive, ils pansaient les blessures, ouvraient les chakras, animaient les rires et les rêves oubliés.

Theresa aimait la lumière le temps d’une pleine lune.

Elle n’était pas de ceux qui pouvaient quitter leur anonymat. Elle aimait bien trop sa liberté nomade presque bohême. Sa volonté était que chacun trouve son interrupteur et brille. Elle refusait poliment de faire des photos avec ses fans en leur expliquant que ça la mettait mal à l’aise. Elle leur proposait à la place un café, une balade, un moment unique de vie, de vraie vie dans le partage sans téléphone, caméra ou autre alternative pour se désinscrire du présent.

A la maison, rien que tous les deux, le programme était simple et des plus répétitifs : fous rires, jeux de voitures, peinture, dessin de camions, bagarres et câlins d’hélicoptère. Jonas était obsédé par les automobiles et tout ce qui servait à se déplacer. C’était beau à observer. Le temps était doux et soyeux. Jonas avait vu pleuré Theresa quelques fois. Elle lui répétait dans ces moments rares que c’était normal de pleurer et qu’il ne fallait pas en avoir honte. Si l’on tombait c’était pour apprendre à se relever, et Theresa toujours se relèverait.

Bon ben, ce soir ce sera passage obligé chez maman, pensa Jonas.

Qu’allait-il lui dire ? Comment être fort alors qu’il était encore perdant, que tout autour de lui s’écroulait. Il ne savait pas comment il allait prendre soin de sa petite famille sur le long terme. Charlie, sa fille, avait à peine 2 ans. Elle était tout son monde, son oxygène, sa raison de sourire et de croire en la vie. Aujourd’hui et depuis quelques mois, il se sentait coincé et honteux. Le sentiment d’échec lui serrait la gorge et sa peur lui vidait le ventre pour n’y placer que des nœuds et des maux. Il avait l’impression de ne plus avoir d’air pour respirer.

Jonas venait de perdre son travail.

Un travail qu’il n’aimait pas particulièrement au début et qu’il avait fini par détester sur la fin. Il n’y trouvait aucun sens. Il ne se sentait pas utile et pas à sa place mais un peu comme tout le monde se disait-il.

Il prit son téléphone, deux clics pour ouvrir WhatsApp et envoyer un message d’annulation. Il viendrait fin de semaine ou le weekend prochain. « Mon ange, j’ai préparé les pâtes que tu adores avec la tomate fraiche et sans ail, et la salade avec beaucoup d’avocat et de concombre. Peux-tu passer prendre une baguette de pain complet à la Brioche comme cela j’en aurai aussi pour demain. Tu m’aides beaucoup mon cœur. Merci. Maman »

Theresa était voyante par-dessus le marché ! Il n’était même plus surpris. Un sourire dans le coin, content d’avoir perdu la bataille, il fila sous la douche, enfila un tee-shirt et grimpa sur sa moto direction la Brioche.

« Entre mon fils.

Viens me faire un bisou, je mélange les pâtes. Elles sont Al dente ! »

Theresa cria ses mots alors que Jonas s’apprêtait tout juste à tourner la poignée pour entrer.

Un parent sent la présence de son enfant à un mètre comme à des centaines de milliers. Jonas le savait à présent. Il aurait voulu amener Charlie avec lui chez sa Nana. Cela aurait surement éviter le tête-à-tête sérieux qu’il s’apprêtait à vivre. Cependant, elle était avec Karen, son ex-compagne jusqu’à demain soir. Theresa avait aisément déjoué tous ses plans et il l’avait laissé faire. Il espérait secrètement être sauvé sans vraiment y croire consciemment.

A table, le repas fut calme et léger.

La maman écrivaine adorait préparer les plats préférés de son fils. Elle n’était pas un cordon bleu ni une maman de maison qui passait son temps à pâtisser. La cuisine se devait d’être simple, gourmande et équilibrée. Elle n’accordait aucun intérêt aux plats qui nécessitait plus de 10 ingrédients ou épices, des tonnes d’huile, du beurre ou plus de 30 minutes de préparation de sa part. “Pourquoi faire ?” répétait-elle.

Elle excellait en revanche dans ce qu’elle aimait concocter. Les pâtes étaient au cœur de son art culinaire. Jonas les adorait depuis petit.

Theresa raconta quelques histoires drôles à son fils.

Jonas, plus détendu qu’il ne le pensait, se délecta du repas et de toutes les surprises qu’elle avait préparée pour lui. Un saumon au four mariné à la sauce Teriyaki entre autres avec des câpres et de l’huile d’olive d’Italie. En dessert, des glaces sous la forme de palettas 100% fruits à la coco et à la mangue faites maison. Et puis, des Kinder, des boules Lindt et des After Eight quasi impossible à trouver ici mais pas pour sa maman super-héros.

A la fin du repas, Jonas s’apprêta à battre en retraite repu et soulagé d’avoir évité le « big talk ». Il se leva de sa chaise et pris dans ses bras le sac contenant les livres et les chocolats en cadeau pour Charlie.

« Maman, merci pour le repas.

C’était un délice comme toujours.

-Chéri, assieds-toi. Je t’apporte une dernière chose et puis tu rentres. Cela ne prendra pas longtemps, je te le promets. » ordonna Theresa.

Theresa 3 – Jonas 0 – Pourquoi retenter à chaque fois ?

Il sentit son cœur s’accélérer et son estomac se serrer. Sa peur l’avait laissé tranquille le temps du repas. Il n’avait plus de job, plus de rentrées financières. Il n’avait rien fait d’exceptionnel lui. Il gagnait sa vie normalement, dans une vie normale à faire des choses normales. Il pensait comme cela mettre à l’abri sa famille. Il s’était convaincu que la vie d’adulte c’était être dans cette normalité, petite et vraiment très normale.

Theresa le rejoignit au salon avec une valisette.

Jonas ne la reconnaissais pas. Il n’imaginait pas que sa mère pouvait posséder ce genre de bagage d’un ancien temps. En cuir marron, un marron wengé usé par le temps. La valise affichait des rayures et plissures sur son cuir épais comme des tatouages racontant ses voyages. Deux boucles ardillons entouraient l’anse principale. Celle-ci chantonnait d’un vieux bruit de métal creux à chaque fois que la valise bougeait et que les anneaux de fer poreux tapaient entre eux.

Theresa posa la valisette sur une serviette qu’elle avait apporté pour recouvrir la table du salon. Depuis le Covid, elle avait atteint le stade 4 de la « cleaning freak »… Puis elle attira son attention sur la valise en tapant dessus. L’heure était si sérieuse que le temps avait ralenti comme pour se figer. Jonas était prêt.

« Tu n’as jamais vu cette petite valise avant, je me trompe ?

-Non en effet. C’etait à..

-Non mon cœur. La valise appartenait à tes arrière-grands-parents. Pipo et Mamie Daisy. Tu n’y trouveras rien qui leur appartiennent dedans. Je l’ai gardé comme un de mes plus beaux souvenirs de jeunesse mais cette histoire est pour un autre jour. Allons droit au but si tu veux bien. »

Theresa défit chaque boucle ardillon en tirant bien fort dessus avec le plus grand soin. Elle respira profondément et avala la boule d’émotions qui s’était formée dans sa gorge. Le moment était important pour elle aussi. Elle l’avait attendu. Elle ouvrit cette capsule de temps. Jonas vit passer des centaines de moments passés dans les yeux de sa maman. Il attendit qu’elle soit prête à poser des yeux humides sur lui.

« Jonas, te rappelles-tu ce que je faisais avant d’écrire ? »

La question le surprit énormément. Il n’eut pas de réponse à lui offrir.

Alors Theresa commença à se libérer : « La réussite n’est qu’une suite d’échecs disait Churchill et je ne peux qu’être d’accord. Tu vois ces cahiers posés dans la valise. Ce sont les carnets de mes peurs.

-Quel rapport avec moi maman ? Je n’ai pas peur ne t’inquiète pas », mentit Jonas.

«Amour, je sais que tu ne vois de moi aujourd’hui qu’une personne forte et accomplie. Et si je suis ravie que tu sois fière de moi, je me rends compte aussi que j’ai failli à ma mission. Celle de te montrer que tomber est normal et que plus on tombe plus fort on se relève.

Je dois te demander pardon.

J’ai voulu te protéger et te montrer que les rêves les plus fous sont atteignables. Mais dans ma course effrénée, j’ai mis de côté le plus important, le chemin. Je souhaiterais à présent si tu as cinq minutes te raconter que toute grande histoire nait de la vulnérabilité et de l’échec.

Avant d’écrire et de trouver ma voie, je travaillais dans l’architecture. J’avais même monté un cabinet et affichait fièrement mon statut d’entrepreneur. C’était la voie royale. J’avais pris des risques qui payaient. Je ne vibrais pas au fond de moi mais je signais beaucoup de contrats. Je courrais les missions, je donnais des interviews et des conférences. Je travaillais tous les jours, dimanches et vacances inclus. Je gagnais mes sous plus correctement que la majorité des personnes de mon âge que je connaissais. J’étais dans la comparaison, dans la rassurance et j’espérais pouvoir un jour me reposer et vivre heureuse. Le temps a passé et l’étau s’est resserré. Je voulais faire autre chose mais j’étais déjà lancée. Je me sentais bloquée.

Lorsque tu es arrivé dans ma vie,

tu as bercé mon présent de joie. J’essayais de me faire une raison et d’accepter de ne pas être épanouie dans mon travail. Après tout, la majorité des gens n’aimaient pas le leur. Je savais que je t’élèverai seule et j’allais tout faire pour tenir debout sans tomber. C’était sans compter les projets du destin.

Lors de la crise financière de 2008, j’ai perdu la majorité de mes clients. Et je n’étais pas bonne gestionnaire. Je me suis retrouvée à terre, sans force ni volonté de tout reconstruire. Je détestais depuis longtemps cette carrière et même si je me sentais responsable de toi et que j’avais des factures à payer, j’avais décidé de laisser le bateau couler. Je ne dormais plus la nuit. Je voyais mon échec. Je croyais ne plus savoir faire et gagner de l’argent. J’avais perdu confiance en moi.

Je me rappelle du jour où j’ai mis à terre mes peurs pour choisir de croire en moi et en la vie. Tu avais 2 ans et 9 mois précisément et tu m’as dit : « maman toi tu es Batman et moi je suis Spiderman. On est des super-héros. Tu es mon super-héros, maman. »

Ces livres que tu vois,

j’ai fini de les écrire le jour où j’ai fermé le cabinet, quelques semaines plus tard. J’ai compris que sauter dans le vide serait le seul remède. Faire ce que j’aimais. Mais tu vois, je ne savais pas ou plus quels étaient mes rêves. Il m’a fallu le temps de les retrouver, de me tromper, de pleurer, de réessayer, de vendre la voiture, de partir nous installer en campagne. J’ai fini par me détendre lorsque j’ai compris que je saurais subvenir à nos besoins quoiqu’il arrive.

J’ai donné des cours de français principalement. Nous avons vécu plus modestement pendant un temps. J’ai pris le temps d’écrire. Le matin après t’avoir accompagné à l’école et la nuit après t’avoir mis au lit, ces temps étaient dédiés à ma machine à écrire. J’étais assidue et je taisais la petite voix aigrie et sournoise qui me demandait pour qui je me prenais.

Mon premier roman

a été refusé officiellement par 28 maisons d’édition. Et j’en avais contacté plus de 50 !

Pour le second roman, j’ai d’abord contacté un journal très connu de l’époque pour en publier un chapitre gratuitement sur son site. Cela a pris 3 mois. J’ai signé par la suite mon premier contrat. Et ma carrière s’est envolée. Le premier roman est sorti la même année en fin de compte et j’avais des commandes pour les suivants. Tu avais 4 ans et comme tu étais beau et adorable. Sache que j’avais dû continuer ainsi encore 4 ans je l’aurais fait crois-moi.

2 ans plus tard, lorsque nous avons emménagé au Canada. Il a fallu tout déménager et je n’ai pu me résoudre à jeter ces cahiers où sommeillent mes terreurs finalement infondées. Je les ai mises dans cette valisette au cas où le jour viendrait. Ces cahiers sont à toi. Tu es libre de les lire, les bruler ou ce qu’il te plaira. Mais amour plus que l’objet comprend le sens qui s’en dégage.

Aujourd’hui je te propose de parquer tes peurs ici dans cette valise

à côté des miennes, lorsque tu seras prêt bien sûr. Il est temps de te réaliser tel que tu le souhaites. Pas petitement. Pas normalement. Pas responsablement. Mais humainement. A ta façon être heureux. Accorde-toi le temps d’être toi. »

Les larmes qui tombaient sur la table de ses yeux, Jonas ne les avait sentis montées. Lui qui avait toujours vu sa maman comme une immensité de talent, une statue indestructible voyait enfin la faille. Elle était là depuis toujours. Il ne savait juste pas que cela s’appelait la vulnérabilité.

« Maman, tu t’associerais avec ton fils s’il décidait d’ouvrir un garage automobile spécialisé dans les voitures et camionnettes de collection ? »

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Tu confines et j’écris ?

Et si l’on se servait de l’actualité comme opportunité ?

Au moment où je pose ces mots sur les notes de mon iPhone pour toi, nous sommes à la veille du second confinement.

J’espère par ailleurs que tu vas bien.

Je suis dans le métro, un dernier petit tour dans les transports en commun avant de m’enfermer à triple tour dans mon village montmartrois pour au moins 1 mois… je vis plus 2021.

La chance que j’aie, c’est d’avoir pu garder la majorité de mes interventions en écoles et de ce fait de travailler en distanciel. A mon compte, j’ai pu garder une partie importante de mon business (je me préfère au mot travail, tu me pardonneras my American mindset).

Face à l’humeur ambiante, j’ai pu ressentir l’excitation et l’empressement des gens, dans ma balade au cœur de Paris, à effectuer leurs derniers achats auprès des grandes enseignes telles que H&M ou la Fnac qui fermeront demain. Par soutien, par plaisir, par besoin ou même par peur que les achats en ligne ralentissent ou s’arrêtent net comme ce fut le cas, un temps pendant le premier confinement.

Je perçois aussi beaucoup d’angoisses, de frustrations et d’incompréhension.

La peur gagne ceux en poste CDD, CDI… Et se joignent à la crainte générale les sentiments de colère et d’impuissance.

Moi je pense à la jeunesse que j’aime tant voir grandir et s’affirmer en côtoyant des étudiants du monde entier depuis 10 ans. Mais même dans le Luxe, aujourd’hui, nos jeunes managers restent en recherche de poste, d’alternance ou de stage. Et rien ne bouge. Enfin pas tout à fait.

Et si nous regardions la situation avec une perspective différente.

L’entrepreneuriat qu’il soit en free-lance, en tant que gérant de société, influencer, artiste, créateur, est à la portée de tous pour réinventer le monde.

Pourquoi ne pas profiter de ce moment pour changer la manière de se mobiliser, de travailler, de gagner sa vie ?

La chance d’être en France ? L’état va aider financièrement ceux et celles qui en ont besoin. Cela n’a pas de prix – cela doit te pousser à sauter le pas.

A l’heure où beaucoup perdent jobs et clients, d’autres s’installent et prospèrent dans les business de demain.

Je parle de l’entrepreneurial, du free-lance.

Je parle du coaching, de l’influence, du conseil, de la beauté, des applications, de la relaxation, du bien-être, je parle de l’online.

En ce qui me concerne, nous discutons Avec William d’une envie que j’ai d’aller taper à la porte du digital.

« Toc, toc, toc ! C’est moi ! Tu m’ouvres 2 secondes ? »

Réinventer mon métier de consultante et de formatrice pour apporter différemment et au plus grand nombre.

Je me sens tellement changée de tout le travail de self-development que j’ai entrepris depuis 2 ans bientôt.

Les livres, les coachs et leurs sessions live et en replay, les conseils des sages de ce monde sont mes nouvelles façons d’apprendre et de grandir.

Et j’aimerais partager à mon tour le contenu qui aide à se lancer. Croire en ses rêves. Gagner sa vie comme on l’entend. Se faire plaisir. Réinventer le monde. Venir partager à son tour.

Peut-être que cela te semble génial. Peut-être que pour le voisin d’à côté c’est stupide ou ça n’a aucun sens. La situation du moment a le sens que tu lui donnes, non ?

Lorsque tout est gris, lorsqu’il pleut fort sur nos têtes, la tienne et la mienne et même la leurs, comment continuer à vivre et grandir ? S’il y en a à qui cela réussit, et il y en a beaucoup, c’est que c’est tout à fait possible pour eux, pour moi, pour toi !

S’adapter.

S’adapter pour danser, chanter, et savourer sa vie autrement. Mieux, plus, librement.

Je te souhaite une merveilleuse journée dans les restaurants et les boutiques. Je te souhaite d’accepter la situation et d’y trouver de la joie.

J’espère te revoir très vite ici ou en live qui sait ?

Audrey Kabla
Luxury Brands Expert Entrepreneur, Public Speaker & Writer Founder of Day Rose and Epykomene Marque & Luxe (Editions KAWA) Author +33(0)609496071 | AudreyKabla.com

Arrête de parler et fais !

Se réinventer constamment, ca vous parle ?

Bonjour à vous ! Depuis quelques mois maintenant, je publie ces petites histoires, lesquelles vous plaisent je l’espère.
Au début de cette aventure, je m’étais promis d’écrire aussi sur le marketing et sur mon secteur. Apres tout, c’est ce que je sais faire de mieux. Mais impossible, de m’y consacrer. Etrangement, je n’ai pas réussi à remettre mon nez dans les affaires.

Moins de consulting

Ces derniers temps, j’ai également préféré refuser les clients. Je me devais de l’écrire. C’est dur. C’est douloureux. Et l’écriture est salvatrice. Oui, on se rassure, je suis comme tout le monde ! Je ne vis pas que d’amour et d’eau fraiche. J’aime Amazon, les ventes privées, les vacances, les bons diners aussi ! lol. Non, je ne me suis pas reveillée milliardaire ni dans le lit d’un “sugar daddy” !
Non, non plus, je ne suis pas fâchée avec le marketing, que j’adore et qui me passionne toujours autant.
La réalité est ailleurs. Et bien plus joyeuse.
Je travaille depuis plus d’un an au montage d’un projet dans l’expérience du Luxe.

Qu’est ce que l’experience du Luxe ?

Les services, l’hôtellerie et les loisirs !
Ce rêve que je monte s’incarne dans un concept aussi merveilleux qu’utile, aussi intemporel qu’actuel. Il parle à mon coeur et je dévoue les heures que je consacrais à la clientele à ce dernier. Je me lève heureuse, j’ai une mission à accomplir. Je vous avoue être entourée d’amour et de talents.
Alors Covid oblige, il n’a pu etre lancé cet été. Je me voyais deja apporter tant de moments précieux à tous les amoureux de la nature et de la plage qui passaient par Los Angeles… SPOILER ALERT!
Mais on ne cache rien. Pas de temps perdu, j’ai pu profiter de la pause covidienne pour affiner et peaufiner nos outils de presentation. Et j’espère que ce fut le cas pour beaucoup d’autres entrepreneurs.
Semaine prochaine, au retour du 4th of July weekend, les autorités de la ville de Los Angeles vont pour la premiere fois entendre parler de nous. Je suis super contente et patiente. Nous sommes prêts. Ma certitude est que ce concept va changer le monde : apporter du rêve, du confort, du plaisir. L’enjeu est aussi de realiser un rêve et augmenter mes revenus mais cela devient étrangement bien secondaire lorsque vous portez un projet plein de sens.

Et c’est la que la magie du Luxe opère.

Le Luxe est vecteur de celebration et d’amour. L’amour de soi, de la vie, des beautés du monde et des merveilles créées ici et là. Alors la boucle est bouclée. Peut-être que je parle moins du Luxe et que je conseille moins sur le Luxe actuellement parce que là je suis en train de faire. Et qu’est ce que cela fait du bien !
Je ne pourrais jamais me detacher du Luxe ou ne plus le laisser m’habiter. Cela est aussi inpensable qu’impossible, voyons ! Et je me suis promise de reprendre mes activités à la rentrée sans perdre ma mission de vue !
J’ai hate de vous en dire plus très bientôt, sur ce nouveau projet que nous amenons à la vie. Je sens que l’accouchement va etre long – mais pour en avoir deja vécu un en vrai, avec mon petit ange, l’attente fait aussi partie des joies de cette future rencontre.
Happy Friday à vous !

Depuis toujours je suis adoratrice du beau qui fait du bien. A la naissance de mon premier livre, Marque et Luxe, paru aux Editions KAWA, j’ai renoué avec l’amour des mots.

Là, gisent des histoires toutes bien vivantes. Elles attendent que tu les découvres. Proses & rimes se mélangent. Un moment doux et authentique. Ces petites histoires ont le pouvoir de te motiver, te faire penser, sourire et rire. Que ces mots d’inspirent à apprécier la vie chaque seconde et à réaliser tes rêves ! Après tout pourquoi pas ne pas être un peu plus soi ? Belle lecture.

Si tu veux en savoir plus sur moi, c’est ici. Si tu souhaites faire l’acquisition du livre “Marque et Luxe” (Editions Kawa), c’est ici. Et, si tu souhaites retrouver mes écrits sur le développement coaching, les formations du luxe, du marketing et de l’entrepreneuriat, n’hésite pas à visiter notre nouvelle plateforme ici et à nous écrire ici.

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