“Les histoires d’amour finissent bien… en general”

J’ai en tête les paroles de la fameuse chanson au rythme sympathique. Sa vérité  est bien plus pessimiste que ce nous espérons tous de la vie.
Dans le Luxe, nous accordons toujours attention toute particulière à être souriant(e), heureux(se), super positif(ve). Bien sur qu’il est impossible de passer d’excellentes journées chaque jour sinon comment pourraient-on différencier et se souvenirs des grands crus ? Mais nous gardons le moral haut, glorieux et joyful pour conditionner nos journées et viser l’excellence.
Dans la vraie vie, celle qui touche nos coeurs, les choses paraissent moins monochrome. Moi j’aurais bien voulu de ce rose edulcoré tous les jours mais apparemment au risque de s’en lasser, on doit un peu s’en passer.
Pour etre plus clair, tout ne peut pas etre super positif, si lisse et si joyful. Et dans les (mes) histoires, c’est un peu pareil.
Voici celle du jour.

Histoire seconde.

On s’était dit qu’on partirait. Tôt. Tard. On partirait.

Ensemble, on le serait inévitablement. Nous formerions la famille et aurions la vie dont j’ai toujours rêvées.
C’était mes rêves et non les tiens. Il m’a fallu bien du temps pour le comprendre. Au moins 2 mois après ton départ.  Un matin, une épiphanie amère m’a joyeusement réveillé. “Il aurait fallu être deux.” 
“Et oui, il aurait fallu être deux.” Cette petite phrase a pourri ma journée. Soyons honnête, elle a foutu en l’air toute ma semaine ! 
Si à deux nous avons passé du temps, toi tu n’as fait que passer là où moi je suis bien installé. 
Mes parents. Mes amis. Mon travail. Mes lubies. Mes hobbies. Mes voyages. Ma vie de Quartier. Mes cadeaux. Ma cuisine. Mon chez moi. Tout est moi. Tout était moi. 

Il aurait fallu être deux.

Ne mens pas, tu m’as fait croire que c’était ta vie aussi. Qu’ici tu te sentais chez toi. Mais allons, soyons francs. C’était plutôt un airbnb très sympa avec le all inclusive et surtout précisons-le… offert par la maison ! 
Je n’arrive pas à croire que j’ai pu être aussi bête. Me laisser utiliser comme cela. Je me sens abusé et sale. Peut-être que ca fait homme sensible ou “femmelette” comme dirait l’autre con de voisin mais je m’en fous. 
J’ai beau retourner toute cette histoire dans ma tête pour la millième fois, je ne comprends pas. Je ne te comprends pas. Et je me dis qu’il faut que j’arrête d’essayer. C’est peine perdue. Je sais qu’il ne t’ait rien arrivé, ta mère m’aurait appelé. Je me doute que tu es déjà dans les bras et le lit d’un autre homme ! Tu ne saurais pas t’en passer. Je pensais que tu m’aimais. J’aimerais juste comprendre.
Ben referme son petit cahier de note et le pose avec son Criterium sur la table de la cuisine.
Chaque soir, avant d’aller se coucher, il lui laisse un petit mot. Un jour peut-être reviendrait-elle et là il lui donnerait ce carnet à lire. Pas question de lui parler ou encore moins de lui pardonner avant qu’elle ne sache tout le mal qu’elle lui avait fait ! Ça non ! Un soupir.

Quand est-ce que sa peine de coeur allait enfin s’atténuer ?

Cela fait 1 an maintenant que tous les soirs, il noircit le petit cahier. Il y avait deja 3 petits cahiers bien pleins. Au moins, il aurait de quoi se reconvertir si le métier d’avocat ne lui plaisait plus. Ecrivain ! Ecrivain de lettres d’amours tristes.
Il éteint la lumière de la cuisine et laisse le petit carnet seul. Sur la couverture, se dresse le titre manuscrit et maladroit que son possesseur a choisi avec beaucoup d’attention dans l’espoir qu’un jour elle revienne pour les lire.
Ce titre complexe de Ben laisse lire la colère et la tendresse qui emmêlent les pinceaux de son coeur.
Journal d’une Con Fine & Parisienne – Carnet #3